Pour continuer mon voyage au pays des grands chorégraphes et des morts, j’étais hier soir au théâtre de la Ville (oui, encore) pour voir le dernier spectacle de Merce Cunningham, intitulé « Nearly 90 » parce qu’il l’a conçu peu avant ses 90 ans… et quelques mois avant sa mort (ce qu’il ne savait pas alors, même s’il avait récemment pris les dispositions pour que sa compagnie lui survive).
Le programme faisait grand cas de la musique qui accompagnait la troupe américaine, exécutée en direct. J’espérais donc me réconcilier avec la musique de danse. Que nenni ! Aux grattements s’ajoutaient les coups, les souffles et autres bruits à connotation intestinale (désolée, mais c’est vraiment ce qui m’est venu à l’esprit, parfois). Finalement, j’ai presque regretté le silence de Lia Rodrigues ! (comme quoi…)
Heureusement, la danse était magnifique, les costumes sublimes, la lumière subtile… J’ai été impressionnée par les portés, les figures à la fois tout en souplesse et en force (la pose que vous voyez sur la photo a duré au moins 3 minutes, en tournant sur la jambe d’appui), la géométrie des déplacements…
En un mot, le spectacle m’a enthousiasmée. Et en plus, je l’ai passé en bonne compagnie, puisqu’il y a de grandes chances que j’aie été assise à côté… de Keziah Jones. Et oui !
Keziah Jones, la classe !
ok, ok it was me…
I knew it was a bad idea to wear this strange little hat!
[…] L’an dernier, à peu près à la même époque, j’avais découvert Merce Cunningham au théâtre de la Ville, et avais trouvé que, si les mouvements étaient magnifiques, la musique (ou plutôt les bruits qui accompagnent la chorégraphie) me perturbait. J’ai appris cette année que le théâtre avait en fait conclu un partenariat de trois ans avec le chorégraphe (plutôt sa compagnie, finalement, puisque ce dernier est mort quelques mois plus tard) pour présenter une rétrospective de ses œuvres depuis le début de sa carrière (1945, quand même !). C’était l’occasion de voir si mes premières impressions étaient les bonnes ou si le temps avait fait son œuvre et me permettrait d’aborder cette fois la Modern’ dance avec un peu plus de décontraction. […]