Décidément, je n’arrive pas, ces temps-ci, à tenir le rythme des billets et c’est une fois de plus à un billet au bord de la péremption que vous avez le droit : la pièce ne se joue plus que jusqu’à demain… Oups ! C’est trop injuste, je vous l’accorde.
Cela faisait très longtemps que je n’avais pas assisté à une pièce d’Albert Camus et j’étais donc ravie de renouer avec cet auteur au théâtre de la Colline, jeudi dernier. Alors que la pièce « Les justes » avait été très controversée à sa sortie, en 1949, les critiques de cette mise en scène récente étaient toutes bonnes et vantaient le grand retour d’Emmanuelle Béart sur les planches (certaines mettaient toutefois un bémol à cause de l’interprétation de Wajdi Mouawad). J’y allais donc d’un pas confiant.
Je n’ai effectivement pas été déçue par E. Béart. Ni même par W. Mouawad, d’ailleurs… Mais la manière grandiloquente de réciter qu’avait le personnage de Boria m’a agacée. J’ai trouvé que ça sonnait faux, surtout comparé au sujet et aux autres acteurs. Quant à la mise en scène… ma foi, c’était très étrange : tous les acteurs regardaient le public, sans presque jamais se regarder entre eux, et, hormis quelques déplacements sans grand sens, restaient statiques. Le texte est certes très beau, mais cette sobriété de la mise en scène n’aide pas à le suivre ! Ma voisine s’est assoupie à quelques reprises, et j’avoue que j’ai parfois eu du mal à ne pas faire de même.
Enfin, ne vous y trompez pas : j’ai beaucoup aimé cette pièce et je vous recommande de profiter des deux dernières représentations pour en juger par vous-même !
[…] J’avais déjà eu l’occasion de voir jouer W. Mouawad à la Colline, pour « Les justes », mais n’avait pas encore vu de pièce de lui. Celle-ci s’inscrit dans une trilogie, […]